Ce circuit m'a permis de visiter l'ancienne Ceylan en alliant randonnées dans de merveilleux sites naturels et visites culturelles des principaux sites archéologiques et religieux. Le temps en ce début mars a été très ensoleillé et très chaud avec une humidité de l'air importante.
Le 7 mars
Nous arrivons à l'aéroport de Colombo, la capitale, en fin de matinée. Le groupe est complet, nous sommes 14 et faisons connaissance avec notre guide et nos deux chauffeurs qui nous accompagnerons pendant ces 2 semaines. Au programme aujourd'hui, une longue route pour aller dans le sud du pays à Embilipitiya. Au Sri Lanka, on roule à gauche et la circulation routière est très chaotique. Les dépassements des nombreux bus et camions locaux s'avère parfois très "limites". Malgré cela, nous arrivons à bon port à notre hôtel, situé dans un joli jardin au bord du lac-réservoir Chandrika. La nuit tombe tôt et il ne reste que quelques minutes pour profiter d'une petite balade dans les jardins. Nous dinons et passons la nuit au Centauria Tourist Hotel.
Le 8 mars
Je me lève tôt pour aller profiter du lever de soleil sur le lac et me promener dans le jardin où j'observe les oiseaux et des écureuils palmistes. Après le petit déjeuner, nous partons pour le Parc National d'Uda Walawe. Ce parc de près de 31.000 hectares a été créé en 1972, il est composé de savanes, de zones plus boisées et de lacs. Le principal intérêt du parc est constitué des centaines d'éléphants d'Asie qu'il abrite. Effectivement, avant même d'y entrer, nous observons le premier pachyderme derrière la cloture du parc. Nous quittons le minibus pour monter à bord de jeeps découvertes et entrons dans le parc.
Nous y passons 3 heures et observons de nombreux éléphants. Parmi les autres mammifères du parc, nous pouvons aussi voir des buffles, des macaques, un sanglier et un chacal.
Nous approchons des lacs et autres zones humides où se concentre la majorité des animaux. Nous y voyons un crocodile et quelques varans.
Enfin, les oiseaux sont aussi bien représentés par des rapaces (aigles, milans et pygargues), des guêpiers, rolliers, paons et tous les oiseaux aquatiques (hérons, aigrettes, pélicans, cormorans, vanneaux...).
Nous quittons le parc et allons déjeuner, puis reprenons le minibus direction nord. Nous arrivons dans une région plus montagneuse et traversons les premières plantations de thé. Nous faisons un arrêt pour admirer la cascade Rawana Ella. Nous sommes bientôt rejoins par deux bus remplis d'écoliers qui viennent aussi voir la chute d'eau, même si certains sont plus intéressés par les marchands de jouets... Plusieurs singes macaques sont occupés à fouiller les poubelles, alors qu'une autre espèce plus farouche, le langur reste proche de la forêt. Nous reprenons la route qui continue de s'élever et arrivons dans la brume à Haputale et nous installons au Sri Lak View Haliday Inn où nous dinons et passons la nuit.
Le 9 mars
Nous quittons Haputale et faisons route au milieu des plantations de thé. Le thé a été introduit au Sri Lanka par les Anglais en 1857 (en provenance d'Inde et de Chine). Il a remplacé les plantations de café ravagées par une maladie. Il est cultivé dans la partie sud de l'ile à des altitudes variant de 0 à 2500 m, le meilleur étant le thé d'altitude. La récolte est réalisée par les femmes de l'ethnie Tamoule, originaire du sud de l'Inde. Le thé est un petit arbre qui, s'il n'était pas récolté, pourait atteindre plusieurs mètres de haut. Mais la récolte et la taille le maintiennent à hauteur d'homme pour faciliter la cueillette. On ne cueille que les 3 feuilles les plus jeunes de chaque tige. Nous pouvons observer tout cela dans les plantations qui constituent un magnifique paysage.
Nous poursuivons la route en traversant des cultures de légumes, puis des forêts avant d'arriver au Parc National de Horton Plains. Ce parc situé à une altitude comprise entre 2100 et 2300 m couvre une superficie de 3160 hectares. Il a été nommé en hommage à Sir Robert Wilmot-Horton, gouverneur de Ceylan de 1831 à 1837. Il est composé d'un vaste plateau ou alternent forêts primaires, où se cachent encore des léopards, et pelouses sèches. Nous allons y randonner quelques heures. Nous commençons par traverser une vaste plaine, puis marchons en bordure de la forêt très dense.
Nous arrivons à Little World's End, littéralement le 'petit bout du Monde'. Nous sommes en effet au sommet d'une vertigineuse falaise de 1300 m de haut. Ce nom fut donné par les militaires Anglais qui ont vu certains de leurs hommes tomber du haut de la falaise par temps de brouillard, très fréquent ici. Aujourd'hui, nous avons de la chance, le brouillard est là, mais reste dans la vallée et n'envahit pas les Horton Plains. Nous poursuivons vers le Greater World's End, une autre falaise tout aussi vertigineuse.
Après une petite pause, nous poursuivons vers la cascade de Baker's Falls, une chute d'eau de 20 m de haut située au coeur d'une luxuriante forêt primaire. Nous y pique-niquons les pieds dans l'eau puis reprenons notre balade et rentrouvons notre minibus.
Après une courte route, nous quittons le véhicule et reprenons la marche qui va nous conduire à notre logement du soir. Nous débutons dans la forêt, puis à travers les plantations de thé, splendides sous la lumière de cette fin de journée. Nous arrivons dans le village d'Udaveria et atteignons la maison coloniale (Two Sambur Holiday Home) où nous allons passer la nuit. Le confort est rustique, mais l'ambiance de la soirée sera excellente, grâce à l'arak, liqueur de palme locale.
Le 10 mars
Après ma petite balade matinale autour de notre maison coloniale, nous partons à pieds en direction de Ohiya. Nous débutons dans les plantations de thé, et poursuivons dans la forêt. Puis, nous entamons la descente et retrouvons la civilisation, un petit temple hindou, puis les premières maisons du village sont là et nous arrivons à la gare car, aujourd'hui, nous prenons le train de 11h27.
Le train est à l'heure et nous nous installons dans l'un des vieux wagons grinçants. Nous allons passer un agréable moment dans ce tortillard qui s'arrête à toutes les gares. La faible vitesse nous laisse tout le loisir de profiter des magnifiques paysages. La région est valonnnée, très verte et nous traversons forêts, plantations de thé et cultures de légumes en tous genres. On les appelle ici les légumes anglais, car importés d'Europe (carottes, choux, haricots ...). Le spectacle est aussi à l'intérieur du train où passent sans cesse les marchands ambulants. Ils proposent principalement de la nourriture, mais nous préférons nous en tenir à notre pique-nique !!
Nous descendons à Hatton et retrouvons le minibus et nos chauffeurs. Nous prenons la route en direction de l'Adam's Peak, en traversant les omniprésentes plantations de thé, puis longeant quelques lacs artificiels. Nous arrivons en fin d'après-midi à Delhouse au pied de l'Adam's Peak. Ce village n'est en fait que le point de départ du pélerinage qu'effectuent de très nombreux Sri Lankais bouddhistes vers le sommet du pic. Il n'est composé que de quelques hôtels, un poste de police et de nombreuses échoppes. On y trouve des marchands de sucreries (nougats, pêtes de fruits,...) pour prendre des forces avant l'ascension, des vendeurs de vêtements chauds (polaires, gants, bonnets), des boutiques dignes de nos fêtes foraines proposent peluches muticolores et jouets divers ainsi que des marchands de fleurs, mais toutes artificielles et aux couleurs fluos du plus bel effet. Les pélerins affluent et entament l'ascension à la tombée du jour. Il fait maintenant noir et, depuis la terrasse de notre hôtel, nous pouvons voir le chemin qui monte au sommet, entièrement éclairé au néon. Mais, nous devons diner et nous coucher tôt, car la nuit sera très courte... nous passons ce début de nuit au Punsisi Rest House.
Le 11 mars
Nous nous levons effectivement très tôt (2h00) car, nous aussi, allons faire l'ascension du Pic Adam, le but étant d'arriver au sommet pour le lever du soleil (et de profiter de la relative fraicheur). Le pic d'Adam ( en Singhalais Sri Pada) est un des sommets les plus importants de l'île. Conique et haut de 2 243 m, il est considérée comme un lieu saint par les hindous shivaïtes, les bouddhistes et les musulmans. Au sommet de la montagne, on trouve, creusée dans la roche, une cavité de presque deux mètres, censée être une empreinte de pas. Les hindouistes y voient la trace du passage de Vishnu, ou encore de Çiva. Les musulmans prétendent qu'il s'agit de l'empreinte que fit le pied d'Adam, lorsqu'il fut chassé du Jardin d'Eden et tomba sur Terre, ce qui explique le nom donné à la montagne. La montée est entièrement aménagée avec des escaliers, ce qui représentent plus de 5000 marches. Les boutiques, lieux de repos pour les pélerins et représentation de Bouddha jalonnent tout le sentier.
L'ascension commence doucement, la pente est très douce. Elle s'élève progressivement et les escaliers finaux sont vraiment raides. Nous croisons de nombreux pélerins qui en sont déjà à la descente. Nous croisons et dépassons des personnes de tous âge, dont certains très agés qui peinent vraiment. Mais, arrivés au sommet, la récompense est là, le temps est bien dégagé et nous voyons poindre les premières lueurs du jour. Nous faisons un rapide passage dans le monastère situé au sommet car nous n'avons pas le droit d'y être après le lever du soleil. Nous sortons et restons sur le coté pour profiter du lever de l'astre solaire.
Nous pouvons maintenant voir l'ombre portée du pic Adam sur la campagne avoisinante. Après avoir profité de ces instants magnifiques, il est temps de redescendre. La descente commence dans les embouteillages des étroits escaliers du sommet, le soleil commence déjà à chauffer et nous atteignons tranquillement le bas où quelques macaques bien coiffés posent devant les objectifs. Un temple Bouddhique a été construit ici grâce à des fonds Japonais.
Nous retournons à l'hôtel, puis reprenons le minibus. De nouveau à travers la montagne et les plantations de thé, nous nous dirigeons vers Nuwara Eliya. Nous faisons deux poses pour admirer les cascades de Devon Falls et Saint Clair Falls. Nous déjeunons à Nuwara Eliya, charmante station d'altitude, où les riches Sri Lankais aiment à venir passer le week-end dans les anciennes demeures coloniales britanniques.
Nous entamons la descente qui va nous mener à Kandy. En route, nous nous arrêtons à l'usine de thé Mackwoods que nous visitons rapidement. On nous y explique les différentes étapes de la fabrication du thé (séchage, fermentation, broyage). Après la dégustation et la visite de la boutique, nous poursuivons la route et faisons une halte imprévue; un couple de mariés est au bors de la route et nous jouons les paparazzi. Nous terminons cette longue journée en arrivant à Kandy à la nuit tombée. Nous dinons et passons la nuit au Senani Hotel.
Le 12 mars
Nous sommes à Kandy, grande ville de plus de 100.000 habitants, située à 500 m d'altitude. Elle fut la capitale du Sri Lanka de 1592 jusqu'au début du XIXe siècle. Nous débutons la journée par la visite du Temple de la Dent. Il renferme la plus importante relique bouddhique du pays, une dent de Bouddha. Celle-ci aurait été dérobée sur son bucher funéraire en 483 av. JC et apportée au Sri Lanka au IVème siècle cachée dans la chevelure d'une princesse. Le temple fut édifié par les rois de Kandy de 1687 à 1707, puis de 1747 à 1782. Avant d'y pénétrer, nous devons passer par d'importants contrôles de sécurité mis en place depuis l'attentat de 1998.
Nous débutons la visite par le principal sanctaire de la Dent, un édifice rectangulaire à 2 niveaux appelé Vahahitina Maligawa. Nous y pénétrons pour le début de la Puja, c'est à dire la prière marquée par un cérémonial accompagné de musique. Les pélerins sont très nombreux munis de leurs offrandes, principalement des fleurs de jasmin, de lotus et de nénuphar.
Nous accédons à l'étage afin d'apercevoir le reliquaire qui renferme la dent. Il est en or, composé d'une série de six coffrets emboités. Les gardes font avancer la file en permanence et on ne peut rester que quelques secondes pour voir ce reliquaire. Nous sortons du sanctuaire en passant par la bibliothéque qui referme une importante collection de manuscrits en feuille de palmier.
Nous poursuivons la visite par l'Alut Maligawa, un sanctuaire de 3 étages plus récent qui renferme des dizaines de statues de Bouddha assis. Nous sortons et, à l'extérieur, arrivons dans la salle d'audience, un pavillon ouvert du XIXème siècle, orné de colonnes de pierre. Nous sommes distraits par les nombreux macaques qui se poursuivent sur les toits, et par les nombreux groupes d'écoliers qui viennent en visite.
Plus loin, d'autres petits temples renferment de jolies et colorées statues de Bouddhas. Nous allons ensuite prendre un raffraîchissement dans les salons du Queens Hotel, un établissement au charme Britannique un peu désuet.
Après le déjeuner pris dans un restaurant sur les hauteurs de la ville, nous allons visiter le jardin botanique de Peradeniya. Réservé au roi avant l'arrivée des Britanniques, ce jardin de 60 hectares est le plus grand du pays. Il renferme de nombreuses variétés d'arbres (palmiers, ficus, bambous géants, arbres à boulets de canon...) et une belle collection d'orchidée.
Nous pouvons aussi y observer quelques oiseaux et une colonie de chauve-souris géantes. Les visiteurs sont très nombreux, notamment des centaines d'écoliers, vétus de leur uniforme tout blanc, qui adorent poser devant nos objectifs. Nous rejoignons notre hôtel et sa piscine raffraîchissante.
Le 13 mars
Nous débutons par une matinée sportive, nous allons faire l'ascension de Bible Rock. Appelé Batalegala au Sri Lanka, ce rocher doit son nom à sa forme rectangulaire, rappelant celle d'une bible, il est haut de 798 m. Nous débutons la balade sur un large sentier au milieu d'une forêt luxuriante et croisons quelques habitants, notamment une scierie artisanale au bord du chemin. La dernière partie est plus pentue et il faut s'aider de quelques chaines pour escalader les dernières pentes rocheuses. Au sommet a été construit un monastère aujourd'hui abandonné. Les moines qui y vivaient, étaient nourris par les villageois qui leur apportaient leur repas chaque jour en gravissant le rocher. La vue est bien dégagée et nous offre un joli panorama.
Nous descendons sous une chaleur humide déjà bien présente et retrouvons le minibus. Il nous emmène à Pinnawala où se trouve l'orphelinat des éléphants. Celui-ci a été créé en 1975 et accueille des éléphants blessés trouvés dans la nature. Sept pachydermes constituaient la population de départ, ils sont désormais 75, dont une bonne trentaine nés sur place. Nous n'allons pas visiter l'orphelinat lui-même, mais déjeunons dans un restaurant situé face à la rivière dans laquelles les éléphants viennent prendre leur bain. Nous les voyons arriver sous la conduite de la matriarche, il se répartissent dans les eaux peu profondes. Les plus jeunes jouent ensemble et certains viennent même chercher les feuilles que nous leur tendons. Après ce spectacle raffraichissant, il est temps de rentrer à Kandy et retrouver le Senani Hotel.
Le 14 mars
Nous avons quartier libre pour notre dernière matinée à Kandy. Je me lance dans le tour du lac artificiel. Ce plan d'eau de 4 km de circonférence fut creusé par le dernier roi de Kandy en 1807. Il se situe en plein centre ville juste à côté du temple de la Dent. Ce qui m'intéresse particulièrement, outre la magnifique vue, ce sont les oiseaux qui s'y trouvent. Je ne suis pas déçu puisque je peux observer de nombreux hérons, aigrettes, cormorans, martins-chasseurs qui s'y nourrisent et sont en pleine nidification dans les arbres qui bordent le lac. Dans ces mêmes arbres, une grosse colonie de chauves-souris géantes passe la journée. Il me reste un peu de temps pour finir la matinée dans le marché très coloré.
Nous retrouvons le minibus et reprenons la route vers la montagne. Nous nous dirigeons vers la région des Knuckles Range. Cette zone protégée de montagnes et forêts couvre plus de 150 km2 et constitue un biotope remarquable. Nous faisons un arrêt déjeuner dans un petit restaurant perdu où nous mangeons à la façon locale, c'est à dire avec les mains.
Pour digérer, nous partons pour une magnifique balade à travers les plantations d'épices et les rizières. Nous pouvons voir des cacaoyers, des girofliers (produisant les clous de girofle), des poivriers, des canneliers dont l'écorce nous donne la cannelle. Nous croisons la population locale toujours souriante et accueillante, malgré leur dur labeur de paysan.
Les rizières sont travaillées en terrasses en raison de la pente du terrain. Cette mosaïque de petits bassins est superbe. Dans la plupart d'entre-eux, le riz est presque prêt à récolter. Dans quelques autres, les jeunes pousses viennent d'être repiquées. Nous croisons un troupeau de buffles domestiques qui remplacent les tracteurs dans ces terrains escarpés. Nous essuyons quelques gouttes de pluie, les premières du voyage, mais sans conséquences.
Il reste encore de la route et nous reprenons le minibus sur une route qui devient de plus en plus étroite, nous devons parfois manoeuvrer pour croiser les véhicules qui nous croisent. Nous faisons une pause pour profiter du coucher de soleil et c'est à la nuit tombée que nous arrivons à notre logement, une maison coloniale perdue dans un environnement que nous découvrirons demain...
Le 15 mars
Dès le jour levé, je sors pour voir où nous nous trouvons. Nous sommes en pleine nature, entourés de forêts et plantations de thé. Une mer de nuages recouvre la vallée. Le ciel tout bleu nous promet une nouvelle journée ensoleillée et chaude. Pour le moment, il fait frais, nous sommes en altitude. Nous prenons le petit déjeuner et nos pique-niques car nous partons randonner toute la journée.
Après une courte approche en minubus, nous débutons la marche. Nous traversons tout d'abord quelques villages et leurs habitants souriants. Nous poursuivons le long du canal d'irrigation qui alimente les rizières en terrasses. Ce paysage sculpté par l'Homme est réellement extraordinaire. Quelques sangsues s'accrochent à mes chevilles, ça leur change un peu de goûter le sang européen !!
Nous attaquons ensuite la partie diffcile de la balade, l'ascension du rocher de Maningala. La montée est assez courte (500 m de dénivelé) mais la chaleur de cette fin de matinée la rend assez pénible, même si nous sommes à l'ombre la plupart du temps. Mais arrivés au sommet, nous avons la récompense du fabuleux panorama. Les terrasses des rizières dessinent des courbes qui les rendent totalement différentes sous ce point de vue.
Un autre spectacle inattendu nous est proposé par les papillons. Il sont des milliers à défiler le long des parois du rocher. Certains font une pause dans une flaque d'eau ou sur les fleurs. Cette concentration fait penser à une migration, tous vont dans la même direction.
Après le pique-nique et une ptite sieste, nous poursuivons sur le plateau au sommet du rocher, puis entamons la descente. Celle-ci parait interminable dans la forêt, car nous descendons plus bas que notre point de départ. Mais à l'arrivée, nous avons la récompense suprême, une baignade dans les eaux fraiches de la rivière, en sirotant une bonne bière, le bonheur !!! Après cette belle journée, il est temps de reprendre le minibus que nous reconduit pour une deuxième nuit dans la maison coloniale.
Le 16 mars
Nous quittons à regret notre maison coloniale perdue dans la montagne pour aller faire une dernière balade dans les plantations de thé. Nous y voyons de nouveau les femmes chargées de la cueillette qui portent leur sac grâce à un bandeau accroché à leur tête. Nous passons dans leur village tamoul qui abrite également l'usine de fabrication du thé.
Nous reprenons le minibus pour une longue route qui va nous conduire vers Polonnaruwa. Nous redecendons de la région des Knuckles Range et faisons une pause à Matale, la grande ville de la région. Nous y visitons un temple hindou à l'architecture très travaillée. Tout le toit est décoré de centaines de statues représentants les dieux et démons du Panthéon hindouiste. Le tout est très coloré et assez kitsch.
Nous poursuivons le trajet et déjeunons dans l'un des nombreux jardins d'épices situés le long de la route qui part de Matale. Nous visitons ensuite ce jardin. Ce n'est, pour moi, qu'un piège à touristes, où l'on nous montre quelques plantes avant de nous faire une démonstration des divers produits soit-disant bienfaisants, et surtout hors de prix, que nous retrouvons dans la boutique à la sortie. A éviter... Nous sommes maintenant dans la plaine et arrivons en fin d'après-midi à Giritale où se situe notre hôtel, magnifiquement situé au bord du lac du même nom. Il s'agit en fait d'un réservoir d'eau utilisé pour l'agriculture. Nous avons juste le temps de profiter du coucher de soleil. Nous dinons et passons la nuit au Giritale Hotel.
Le 17 mars
Nous prenons le minibus sous le regard d'un écureuil géant perché dans un arbre au dessus de nous. Aujourd'hui, visite culturelle du site de Polonnaruwa situé à quelques kilomètres de l'hôtel. Durant 3 siècles, Polonnaruwa fut la capitale de la dynastie chola et du royaume Cinghalais, elle date de presque un millénaire. Cette cité connu son apogée à la fin du XIIème siècle sous le règne de Parakramabahu 1er qui fit ériger de gigantesques monuments. En raison de l'étendue du site, nous allons le visiter en vélo. Nous débutons par l'ensemble du palais royal qui date du règne de Parakramabahu 1er. Le palais royal consistait en un édifice de 7 étages, mesurant 31m sur 31m. Nous y visitons également le bain du Prince et ses orifices en forme de mâchoire de crocodile ainsi que la salle d'audience gardée par de beaux lions.
Nous reprenons nos bicyclettes pour aller vers la zone dite du quadrilatère. Cette partie du site rassemble des ruines étonnantes sur un terrain surélevé entouré d'un mur. Nous visitons le Thuparama, un temple Bouddhique, l'un des plus beaux de Polonnaruwa et le seul à conserver un toit intact. La salle intérieure referme plusieurs représentations de Bouddha.
A côté se dresse le Vatadage, un bâtiment rond de 18 m de diamètre, troué de 4 entrées, flanquées de remarquables gardiens de pierre. Ces entrées mènent au dagoba central, orné de 4 bouddhas. Des pierres de lune ornent chacune des 4 entrées. Une pierre de lune est une surface semi-circulaire sur laquelle sont gravés en bas-relief des bandeaux aux motifs animaliers et floraux symbolisant la naissance, la vie, la mort. Nous visitons également le Hatadage, un sanctuaire bâti par Nissankamalla pour servir de temple plus luxueux et plus impressionnant que l’Atadage pour abriter la relique de la Dent. La légende veut qu’il ait été construit en seulement 60 jours. Le Gal Pota ou « Livre de pierre » est une énorme dalle de 25 tonnes (8,20 x 1,20 m) sur laquelle sont gravés des textes en cinghalais relatant les exploits du roi qui, entre autres, envahit l'Inde. Les inscriptions indiquent aussi que la dalle fut transportée depuis Mihintale sur une distance de 90 km.
Il fait très chaud et nous allons siroter une noix de coco à l'ombre, assaillis par les marchands ambulants. Nous remontons à vélo pour aller vers l'ensemble du nord. Nous débutons par la visite de l'Alahana Pirivena, un ensemble monastique. On y trouve le Rankot Vihara, le plus grand dagova de Polonnaruwa, haut de 54 m. Il daterait du règne du roi Nissanka Malla. Il possède un dôme en terre, recouvert de briques et de plâtre. Plus loin, le Lankatilaka est un énorme temple doté de murs de 17 m de haut, le toit s'est écroulé. Une allée semblable à celle des cathédrale mène jusqu'à un gigantesque bouddha debout, ajourd'hui décapité.
Le dagoba Kiri Vihara est attribué à Subhadra, épouse du roi Parakramabahu. Son nom signifie "blanc laiteux", les archéologues le découvrirent en effet en parfait état recouvert d'un revêtement de chaux blanche. Quelques singes langurs posent devant les appareils photos.
Nous terminons la visite par le Gal Vihara, le groupe de statues de Bouddha le plus célèbre du Sri Lanka. Cet ensemble de 4 Bouddhas marque l'apothéose de l'art Cinghalais en matière de travail de la pierre. Les statues sont taillées dans le même bloc de granit. Le Bouddha debout de 7 m de haut est considéré comme le plus beau de la série. A côté se trouve un Bouddha couché de 14 m. Les 2 autres sont des Bouddhas assis. Malheureusement un toit très inesthétique a été construit au dessus du site.
Nous allons ensuite déjeuner dans une maison d'hôtes, chez l'habitant. Puis, nous partons visiter le musée archéologique, très intéressant mais non climatisé, ce qui rend la visite pénible en ce début d'après-midi torride. Après un détour obligé par le magasin de sculpture sur bois, nous reprenons la route de Giritale et je termine la journée par une balade au bord du lac où je peux observer de nombreux oiseaux (sternes, vanneaux, hérons...).
Le 18 mars
Nous quittons Giritale après avoir fait une petite pause pour photographier le grand Bouddha debout situé au bord du lac. Nous nous dirigeons vers le site de Sigiriya. Ce rocher de 370 m de haut est constitué du bouchon de lave d'un volcan éteint, érodé par le temps. Il auarait été utilisé sous le règne du roi Kassapa au Vème siècle, qui aurait fait batir un jardin et un palais au sommet. Il aurait en effet cherché une nouvelle résidence imprenable après avoir renversé et tué son père, le roi Dhatusena. Mais, les dernières recherches montrent que le site a été utilisé dès le IIIème siècle avant JC comme ermitage de montagne par des moines Bouddhistes.
Nous laissons le minibus près de la double rangée de remparts qui entourent le site et débutons la visite dans les jardins royaux. Ces jardins paysagers se composent de trois parties. Les jardins d'eau sont construits sur un plan symétrique et s'étendent depuis la base du rocher, côté ouest. Les jardins de pierre, plus proches de la formation, englobent les rochers qui formaient jadis la base des édifices. Enfin, la base de Sigiriya a été aménagée en jardins en terrasse. Nous entamons ensuite l'acension par les premiers escaliers.
A mi-hauteur, un escalier moderne en calimaçon nous amène à une longue galerie aménagée dans la paroi rocheuse. C'est ici que nous pouvons admirer une série de peintures de belle femmes qui représenteraient des apsaras (nymphes célestes) ou les concubines du roi Kassapa. Une autre théorie affirme qu'il s'agirait de Tara, forme féminine de Bodhisattva, divinité majeure du Bouddhisme Mahayana. Nul ne sait à quelle période elle furent réalisées. Grâce à leur situation à l'abri du soleil dans cette galeire, elles sont dans un état remarquable et ont conservé toutes leurs couleurs.
Nous avons d'ici, une magnifique vue sur la forêt avoisinnant et un immense Bouddhas debout d'un blanc éclatant. Nous redescendons l'escalier métallique et poursuivons le chemin qui s'accroche à la paroi rocheuse abrupte. Il est protégé vers l'extérieur par un mur de 3 m de haut. Celui-ci est recouvert d'un enduit poli qui lui donne son nom, le mur des miroirs. Nous débouchons ensuite sur une large plate-forme qui a donné son nom au rocher, Sigiriya signifiant le rocher du lion. Jadis, un gigantesque lion en brique était assis à cette extrémité du rocher et l'ascension finale débutait par un escalier qui passait entre les pattes du fauve et entrait dans sa gueule. Aujourd'hui ne subsistent que les premières marches et les pattes.
Nous attaquons la dernière partie de la montée, assez vertigineuse, par un escalier métallique accroché au flancs du rocher. Le sommet qui couvre 1,6 hectare devait être jadis entièrement construit, mais il ne reste que les fondations. La forme de la construction et la beauté du panorama laissent supposer que Sigiriya était davantage une résidence qu'une forteresse. Nous entamons ensuite la descente et retrouvons notre minibus.
Nous nous dirigeons vers l'hôtel, le Kassapa Lion Rock, situé en pleine campagne au milieu des rizières. Nous avons le reste de l'après-midi libre et je pars à pied sur la piste vers une jolie zone humide que j'avais remarqué en route. En chemin, je trouve un tortue étoilée au bord de la piste. J'arrive à destination où l'on peut bénéficier d'une très belle vue sur le rocher de Sigiriya. La zone est aussi très riche en oiseaux et je peux observer guêpiers, grèbes, cormorans, jacanas, chevaliers et un magnifique paon mâle à la longue queue.
Le 19 mars
Nous en sommes déjà à la dernière journée du voyage et nous avons une longue route pour rejoindre l'hôtel situé près de l'aéroport où nous prendrons le vol retour demain. En attendant, il nous reste deux visites à faire. La première est pour le célèbre site de Dambulla et ses temples troglodytes. L'histoire des grottes remonterait au 1er siècle avant JC lorsque le roi Valagambahu, chassé d'Anuradhapura, y trouva refuge. Lorsqu'il regagna sont trône, il fit sculpter l'intérieur des grottes, faisant d'elles de magnifiques temples troglodytes. Les rois successifs y apportèrent de nombreuses améliorations, notamment Nissanka Malla qui en fit dorer l'intérieur. On trouve cinq grottes qui accueillent quelques 150 représentations de Bouddha.
La première grotte (Devaraja Viharaya) abrite un Bouddha couché de 15 m de long. Des Bouddhas assis se trouvent à ses côtés.
La seconde grotte (Maharaja Viharaya) mesure 52 m sur 23 m. Appelé aussi temple du grand roi, elle doit son nom à deux statues de bois peint représentant les rois Valagambahu et Nissanka Malla. La principale statue de Bouddha se trouve sous une voute ornée de dragons (makara torana). Un récipient collecte l'eau qui tombe en permanenece du plafond, même pendant les périodes de sécheresse, elle est employée dans les rituels sacrés.
La troisième grotte (Maha Alut Viharaya) serait un ancien entrepôt, transformé en temple au XVIIIème siècle. Comme les autre, elle abrite de nombreuses représentations de Bouddha, dont un superbe Bouddha couché.
La quatrième grotte (Pachima Viharaya) est la plus petite. Le Bouddha central est assis sous un makara torana, les mains jointes en forme de coupe. Le petit dagoba au milieu du temple fut fracturé par des voleurs qui espéraient y trouver les bijoux de la reine Somawathie. Enfin, la dernière grotte (Devana Alut Vinahara) porte aussi le nom de second nouveau temple, elle renferme un Bouddha couché et des représentations de divinités hindoues.
Au pied de la colline se trouve le temple doré, construction moderne et très kitsch, financée par les Japonais. Un Bouddha de 30 m de haut domine le bâtiment.
Nous reprenons la route en direction de notre toute dernière visite, Ridi Vihara. Aussi appelé le temple d'argent, il doit son nom au minerai d'argent découvert sur le site au IIème siècle avant JC. Il s'agit ici aussi de deux temples troglodytes.
En attendant la fin de la cérémonie religieuse qui a lieu dans le temple principal, nous visitons le second temple (Uda Vihara) ou temple supérieur dont l'entrée est ornée d'une superbe pierre de lune.
Puis, nous pouvons pénétrer dans le temple inférieur (Pahala Vihara), le plus grand. On y trouve un Bouddha couché de 9 m de long et de nombreuses statues de Bouddha assis et debout.
Volà, il ne nous reste plus qu'une longue route qui nous conduit à Negombo, au bord de l'Océan Indien, que, curieusement, nous voyons pour la première fois du voyage, nous sommes pourtant bien sur une île !!. La plage est très quelconque et nous préférons la piscine de l'hôtel à l'océan bien agité. Demain, nous reprendrons le vol retour pour Paris, via Dubai.